29 janvier 2015

La critique d’avant-hier soir / Lancement Pagu (6)

La vie mondaine
Lettres et Arts

Parc industriel, l’intéressant roman de Mara Lobo, continue d’obtenir un grand succès de librairie.

(notule tirée de la rubrique « Vida mundana / Letras e artes »,
Diário Carioca, Rio de Janeiro, dimanche 29 janvier 1933, p. 4.)







À paraître :
Patrícia Galvão (Pagu)
Parc industriel
(roman prolétaire)
Inédit en français
Prologue de Liliane Giraudon
Le Temps des Cerises
mars 2015

26 janvier 2015

La critique d’avant-hier soir / Lancement Pagu (5)

Registre littéraire
par João Ribeiro

Mara Lobo, Parc industriel, São Paulo, s. n.

C’est un livre d’une grande modernité par son sujet et par la philosophie que nous pouvons déduire de ses véhéments concepts. Il s’agit de la vie prolétaire qui vit ou végète sous la pression des classes dominantes. C’est, donc, un libelle, sous la forme du roman qui est toujours plus adaptée à la lecture et à la compréhension populaire.
Mara Lobo, ou Pagu, comme nous le révèle une note bibliographique de ce journal, s’est faite ouvrière pour connaître la vie prolétaire sous tous ses aspects de misère morale victime de l’exploitation des millionnaires.
Quel que soit l’excès littéraire de ce roman anti-bourgeois, la vérité ressort involontairement de ces pages véhémentes et tristes. Les mêmes misères et exploitations existent à l’intérieur de la bourgeoisie, dans la lutte sentimentale qui oppose les forts et les habiles aux êtres faibles et sans défense. On ne peut nier que le bourgeois n’est qu’un surnom de l’exploiteur quelle que soit son origine de classe, indistinctement. C’est un surnom littéraire quand les victimes sont humbles et sans protection, sans argent et sans ressources. Alors, le prétendu bourgeois encourage et fomente les tendances érotiques des malheureuses qui lui tombent entre les mains, par ambition, sous la force de désirs irrépressibles de vanité, de luxe et d’oisiveté. Elles paraissent alors des victimes, quand il n’est pas rare qu’elles soient également des bourreaux, et elles font leurs affaires comme elles peuvent. Enfin, l’argent est la cause principale de ces drames plus ou moins honteux et ignorés. Quoi qu’il en soit, les faits sont positifs et les misérables créatures s’élèvent et retombent selon ce rythme de dépravation et d’aventure.
Mara Lobo a choisi son thème dans la classe prolétaire la plus prédisposée à ces catastrophes amoureuses et lubriques. Les filles que le Moloch de l’industrie prépare au sacrifice forment une armée dans les grandes villes industrielles. Elles sont comme ces domestiques qui profitent de ce qu’elles appellent l’anse du panier*.
Naturellement, ceux qui profitent sont les bourgeois, parce qu’ils ont plus d’argent et qu’ils peuvent le consacrer à ces dépenses marginales, sans travail de contrainte et presque sans crime, au sens de la loi, qui est essentiellement bourgeoise.
Le roman de Mara Lobo est un pamphlet admirable d’observations et de probabilités.
La phrase qui suit définit l’esprit du livre :
« À travers les cent rues du Brás, la longue file matinale des enfants naturels de la société. Enfants naturels parce qu’ils se distinguent des autres qui ont eu de copieux héritages et accès à tout dans la vie. La bourgeoisie a toujours des enfants légitimes. Même si les épouses vertueuses sont adultères… »
Il y a dans ces lignes quelques morceaux de vérité. Et c’est pourquoi, sans être intégralement authentique, le livre de Mara Lobo n’est pas l’un de ces mensonges de la convention sociale.
Les descriptions sont magnifiques et les dialogues entre les filles qui, le lundi, sortent en direction des usines, sont de cette teneur :
« — Moi je me marierai qu’avec un travailleur.
« — La poisse ! Avec moi ça fait assez d’une pauvre. Passer toute ma vie dans cette m… »
Il y a, par conséquent, une volonté de sortir de l’ignominie du travail. Le dit bourgeois n’est parfois pas plus qu’un incitateur, un calculateur sans succès.
Le style du livre est l’un des éléments de satisfaction de Parc industriel. Pour les « filles vachement jolies » la moindre fête est sensass. L’une d’elles, enfin, Eleonora, de l’École Normale du Brás, fait un mariage luxueux. Elle épouse richement Alfredo Rocha. Elle était au bord du naufrage, prête à presque toutes les concessions. Mais elle s’est sauvée dans l’extrémité, et du Brás elle a évolué vers une maisonnette futuriste dans un quartier élégant.
Il y a un carnaval, comme il y a une série de tableaux pittoresques et merveilleux, dessinés avec un grand réalisme (page 51) [p.45-46 dans l’éd. française à paraître], qu’il est impossible de reproduire mais que l’on peut recommander au lecteur doué d’un œil leste. Corina, la métisse, avec « le ventre de celui qui a mangé de la terre », est un épisode émouvant. Elle se paye, elle se vend. « La souffrance du pauvre c’est l’argent. »
Nous ignorons si le prolétariat se tiendra pour défendu dans ce livre anti-bourgeois. Il est probable que non. La misère ou le besoin ne croient pas en leurs propres avocats ; naturellement, ils protesteront.
La vérité est que le livra comptera d’innombrables lecteurs, pour l’éclatante beauté de ses tableaux vivants de dissolution et de mort.
Le type de la plus grande résistance est Alfredo, qui enfile la blouse qu’il avait désirée depuis sa littérature de livres libertaires, ayant déjà abandonné l’abjecte Eleonora, qui a dévoré sa fortune, et, par bonheur, ayant trouvé Otávia, la compagne saine et forte, pure et consciente comme il avait rêvé…
Alfredo est, malgré tout, un oppositionniste de gauche, un désillusionné, qui a adopté cette dissimulation de gauchiste…
On voit bien que la bourgeoisie est impropre à sauver le prolétariat. Pas plus que le prolétariat, comme en Russie, ne peut de se sauver lui-même.

(J. Ribeiro, « Registro literário / Mara Lobo, Parque industrial,
S. Paulo, sem indicação de tipografia »,
Jornal do Brasil, Rio de Janeiro, jeudi 26 janvier 1933, p. 8.)


N.B. : Critique littéraire de renom, membre depuis 1898 de l’Academia Brasileira de Letras, João Ribeiro (1860-1934) s’était montré régulièrement attentif, en aîné honnête et pondéré, aux productions de la jeune génération moderniste dans les années 1920, et signait là l’une de ses dernières recensions. À la reprise de cet article dans le volume posthume Os modernos (Crítica, vol. IX, 1952), saluant sans ambages « le critique le plus illustre et le plus aimable de son temps », Patrícia Galvão devait s’amuser de se voir incluse, dans la table des matières, « entre deux calamités — le Jorge Amado du Pays du Carnaval et le Tristão de Ataíde des Études et de la Doctrine catholique » (Fanfulla, São Paulo, 27 mai 1953).



À paraître :
Patrícia Galvão (Pagu)
Parc industriel
(roman prolétaire)
Inédit en français
Prologue de Liliane Giraudon
Le Temps des Cerises
mars 2015

24 janvier 2015

La critique d’avant-hier soir / Lancement Pagu (4)

Bibliographie

Mara Lobo, Parc industriel, São Paulo

Pagu (Mara Lobo) qui vient
de publier avec grand succès
son roman Parque industrial
Parc industriel, au commencement d’une littérature anémique, pauvre en couleur et en vibration, comme l’est la littérature brésilienne, présente une saveur et une violence impressionnantes.
Mara Lobo, le nom qui apparaît comme étant celui de l’auteur de Parc industriel, n’est rien d’autre qu’un pseudonyme. Et ce pseudonyme dissimule Pagu, cette curieuse et admirable Pagu, qui se révélait il y a peu, à São Paulo et Rio, une femme de culture et d’action.
Réellement, Pagu a eu une vie singulière, dans ce pays. D’hier date sa campagne d’O Homem do Povo, campagne qu’elle mena aux côtés d’Oswald de Andrade, et qui s’acheva en un grave conflit.
Ensuite elle se prolétarisa, enfila la blouse de l’ouvrière, travailla en usine. C’est de cette phase que lui sont restées les impressions qui, condensées en un livre, donnèrent ce roman rapide, expressif, vibrant, clair, qu’est Parc industriel.
Livre prolétaire, roman dans lequel évoluent des ouvriers malheureux et des millionnaires inconscients — Parc industriel est un cri, une protestation qu’il faut prendre en considération.
Du succès que le livre rencontre actuellement, peut témoigner le fait suivant : sorti il y a un peu plus d’une semaine [sic], il fait déjà l’objet d’une deuxième édition.

(Anonyme, « Bibliografia / Mara Lobo, Parque industrial, S. Paulo »,
Jornal do Brasil, Rio de Janeiro, mardi 24 janvier 1933, p. 7.)

Dans le texte : ill. et légende originales.



À paraître :
Patrícia Galvão (Pagu)
Parc industriel
(roman prolétaire)
Inédit en français
Prologue de Liliane Giraudon
Le Temps des Cerises
mars 2015

19 janvier 2015

La critique d’avant-hier soir / Lancement Pagu (3)

Panorama
par Ary Pavão

Parc industriel, roman prolétaire… Tant que « les employés des tissages déchiffrent sur le crâne de la crevette impérialiste » que São Paulo est le plus grand centre industriel de l’Amérique du Sud, on croit encore à Mara Lobo, mais, dès que la « petite Italienne matinale » adresse certain salut expressif au tram, le nom de la couverture du livre disparaît comme par enchantement, pour laisser apparaître à sa place — Pagu — avec la violence et l’éclat de son tempérament révolutionnaire. Puis c’est le Brás avec ses usines, ses cheminées puissantes, ses mendiants, ses enfants en haillons, ses apôtres anonymes ; la rue de l’amertume, enfin… cette même rue de la vie facile, que les heureuses créatures font « paver de diamants, pour que s’y promène leur amour »…
« Travailleuses à l’aiguille », les humbles petites couturières qui lèchent les vitrines des maisons élégantes de la rue Barão de Itapetininga, pleines d’envie devant les gourmandises exposées… Araignées tristes qui tissent les robes coûteuses des autres femmes, sans pouvoir les porter. Un jour, voilà qu’arrive l’élégant coupé sport qui ne manque jamais de faire son apparition là où il y a de jeunes ouvrières faméliques. Après la garçonnière, l’abandon, la honte… La lutte des classes dans tous les secteurs. La séance du syndicat régional est une page extraordinaire. Le compagnon Miguetti qui est un agent de la police, et qui se rend à la réunion dans l’unique dessein d’interrompre les orateurs et de les dénoncer à l’Ordre Politique et Social, est une figure obligée dans toutes les sociétés ouvrières du Brésil. Le jour où les travailleurs mettront à la rue tous les Miguetti qui vivent parmi eux, je ne dis pas qu’ils augmenteront le volume de leurs revendications, mais ils diminueront considérablement leurs ennuis. Miguetti est une institution nationale. Il débute comme prolétaire, devient agent infiltré et finit propriétaire et persécuteur de ses anciens compagnons…
Le noir Alexandre, que la cavalerie de l’Ordre a un jour assassiné, est une autre figure impressionnante et bizarre du livre de Pagu. Et les deux petits noirs, Carlos Marx et Frederico Engels, que la vieille paralytique a commodément brésilianisé en Marcos et Enguis ?... Et toute une somme de choses délicieuses. Otávia, Alfredo et Eleonora — les principales figures du roman —, on les connaît. Les deux premiers évoluent par ici, heureux des idéaux qu’ils ont embrassés. Eleonora est restée à l’Esplanada, attendant sa nouvelle toilette* pour un gala de charité. De temps à autre, peut-être, la visite une légère nostalgie du temps passé. Mais le sifflement des usines est une musique fort malcommode aux oreilles habituées aux orchestres des hôtels de luxe… Et elle chasse les mauvaises pensées en commandant un autre Martini…
Roman rapide, couleurs fortes, personnalité. Même pour ceux qui, comme moi, ne participent pas au courant d’idées qui l’a inspiré, Parc industriel de Pagu est un livre qui se lit avec plaisir. Impropre aux enfants et aux jeunes filles — comme tout livre qui contient des idées — il intéresse, parce qu’il peint avec une notable simplicité les aspects les plus désolants de cette lutte terrible que les inégalités humaines ont créée entre les différentes couches sociales.
N’était la présence de certains termes que les dictionnaires civilisés ont bannis de leurs pages, par incapacité esthétique, je conseillerais à tout le monde la lecture de ce livre. Il y a des créatures, toutefois, que leur sensibilité empêche de lire ou d’entendre certains mots… quand bien même nous les avons tous à l’esprit, en un stock imposant, pour les déverser — quoique mentalement — sur ceux-là qui se mettent en travers de notre chemin, ou qui tentent, d’une certaine manière, de diminuer notre part de bonheur…

(A. Pavão, « Panorama »,
Diário Carioca, Rio de Janeiro, jeudi 19 janvier 1933, p. 4.)



À paraître :
Patrícia Galvão (Pagu)
Parc industriel
(roman prolétaire)
Inédit en français
Prologue de Liliane Giraudon
Le Temps des Cerises
mars 2015

7 janvier 2015

La critique d’avant-hier soir / Lancement Pagu (2)

Le livre de la semaine
Dans le sous-sol du parc industriel
par Geraldo Ferraz

Le livre de Mara Lobo, Parc industriel, est sorti samedi 31 décembre, avec une publicité disant qu’il s’agit d’un roman prolétaire, le premier de 1933.
C’est une anticipation de la nouvelle année qui a illustré les vitrines des librairies avec le sérieux cinématographique noir et blanc de la couverture horrible, antipathique, du livre de Mara Lobo.
Je n’ai même pas besoin de le lire pour écrire ici qu’il ne s’agit pas d’un roman prolétaire. La qualification, qui est expliquée par la préface (« la statistique et l’histoire de la couche humaine qui soutient le parc industriel de São Paulo, et qui parle la langue de ce livre, se trouvent, sous le régime capitaliste, dans les prisons et dans les baraquements ouvriers, dans les hôpitaux et dans les morgues ») de la 5e page, ne correspond à aucun modèle littéraire existant. Cela a été suffisamment expliqué dans une note du Diário da Noite, à la publication du livre de Paulo Torres, des poèmes dits également prolétaires. En résumé, le contenu peut avoir un sens révolutionnaire (révolution prolétaire) mais il ne s’agira pas pour autant d’une œuvre prolétaire. Celle-ci ne sera possible que sous le régime déterminé par la révolution prolétaire, et elle devra correspondre aux conditions sociales et humaines qui en découleront, etc.
Le livre de Mara Lobo est un roman de sens révolutionnaire. Pour ce faire, l’auteur a sélectionné certains éléments et a réalisé, dans une forme toujours intéressante, un notable travail littéraire, dans la succession des épisodes du récit.
Ces éléments sont bien distribués et sont le résultat passionnément exposé du choc des vies qui palpitent dans le sous-sol du parc industriel. C’est la ville des travailleurs qui s’entraperçoit avec son fleuve Tietê, ses rues de résidences ouvrières, l’âpreté de la journée, dans l’atmosphère enfumée par les hautes cheminées d’usine. L’insistance des métiers à tisser jusqu’aux machines à coudre où s’éreintent les filles du parc industriel. Logements collectifs et syndicats en pleine séance. L’attitude de M. L. au côté du Parti contre l’Opposition, parfaitement manifestée. Et toute la question sexuelle avec sa somme de causes, conséquences et conflits. Quelques mots par trop grossiers, dénonçant une préoccupation littéraire néfaste. Roman du parc industriel pauliste, roman pauliste. Complète opposition au roman carioca de Lima Barreto et sa dernière édition, Marques Rebelo. Souvenir d’Oswald de Andrade 1e phase, Les Condamnés (de la Trilogie en souffrance), jusque dans certains épisodes. Sans plagiat. Mais admirable de couleur bien locale — si différent de la Bagaceira du ministre des Transports, Zé Américo.
Des lignes d’eau-forte dans certaines descriptions :
« Le Tietê trouble. Barques à l’ancre et en transit, chargées de troncs et de gros hommes aux chemises à haut col couleur cannelle. Ils s’installent.
« Le bac qui grogne de ses engrenages rouillés. Elle mouille sur l’herbe trempée le tissu bon marché de son manteau à la doublure usée. Ses cheveux noirs s’entortillent autour des lianes. Terre, morceaux de charbon. »
Et la lumière des projecteurs balaye incisivement la scène, les spectateurs, tout le mouvement du parc industriel, sous-sol obscur d’où surgissent les détails des masques tragiques, des moments angoissants des meetings, place de la Concórdia, des mouvements de bas en haut, dans la force d’aurores que l’on commence à pressentir, sur la ligne de l’horizon…
Ce n’est plus la littérature sambinette de Mário de Andrade Conservatoire. Les âneries de Coelho Neto pour Prix Nobel. Les sirops anglais de Machado de Assis. C’est la vie humaine en conflit avec les conditions qui encadrent les relations du capital et du travail, dans la lutte en perspective. Les débuts d’écrivain les plus beaux et les plus courageux de cette délicieuse fin 1932. Malgré tous ses défauts. Peut-être pour cela-même, une jeune sincérité.

(G. Ferraz, « O livro da semana / No subsolo do parque industrial »,
Correio de S. Paulo, samedi 7 janvier 1933, p. 2.)


N.B. : Cet article méconnu, qui constitue la toute première recension du roman dans la presse de l’époque, est signé par un proche, appelé qui plus est à occuper le premier plan de la biographie de Pagu. Le journaliste et romancier Geraldo Ferraz (1905-1979) s’était d’abord signalé comme secrétaire de rédaction de la Revista de Antropofagia (2e phase, 1929) d’Oswald de Andrade, et avait collaboré ponctuellement à O Homem do Povo (1931), le journal d’Oswald et Pagu, fondant et dirigeant lui-même un autre journal de gauche également radical, O Homem Livre (22 n°, mai 1933-février 1934). C’est avec sa complicité que Pagu, condamnée début 1936, s’évadera avant la fin de sa peine de 2 ans d’emprisonnement, en 1937, avant d’être arrêtée et nouvellement condamnée en 1938. À sa sortie définitive de prison, en 1940, G. Ferraz la recueille et l’épouse. Ils passeront ensemble le reste de leur vie, partageant un même engagement, à commencer par leur collaboration au journal du trotskiste Mário Pedrosa, Vanguarda Socialista (1945), et signant ensemble le roman anti-stalinien A Famosa Revista (1945), le deuxième et dernier roman publié par Pagu.



À paraître :
Patrícia Galvão (Pagu)
Parc industriel
(roman prolétaire)
Inédit en français
Prologue de Liliane Giraudon
Le Temps des Cerises
mars 2015