13 février 2015

Au courrier des lecteurs / Lancement Pagu (9)

S. Paulo, 14 avril 1931.

Camarade Pagu.

Je n’aime pas que vous vous moquiez de tout le monde, surtout des jeunes étudiantes. J’ai une fille à l’École Normale à qui j’apprenais à être antireligieuse et communiste, conformément aux leçons d’O Homem do Povo. Mais depuis que vous vous êtes moquée des jeunes filles, je me demande si cela vaut la peine d’être antireligieuse et communiste de cette façon ?
Quelle belle moisson de fruits O Homem do Povo ne ferait-il pas dans la propagande communiste, s’il employait un autre langage et d’autres manières pour se moquer de qui le mérite, y compris les curés. Étant donné la transformation qui s’est opérée en moi en lisant le bel article de Hélio Negro, sur ce qu’est le communisme, imprimé dans les premiers numéros, je ne sais plus bien le titre, mais qui était écrit dans un langage noble et sain.
Dans ce même numéro (8) on lit un bel et convaincant travail de Raul Maia, sans parler de l’édito magistral d’Oswald de Andrade.
Je termine en envoyant un salut enthousiaste à O Homem do Povo, qui, avec l’attaque de ces beaux jeunes gens, a gagné en popularité et est devenu très connu.
Qu’il continue, de l’avant, à éduquer les consciences et à propager le communisme, mais sans se moquer de ceux qui le méritent en termes peu recommandables à la bonne éducation.
Je suis franche, parce que je suis sincère et que j’aime O Homem do Povo, qui parle le langage convaincant de l’homme qui travaille et connaît le besoin, de l’homme qui travaille et endure le froid et la faim.

Walkiria de Souza.


(Lettre manuscrite, relative au 8 d’O Homem do Povo,
le dernier paru avant suspension définitive par la police ;
dossier Patrícia Galvão (Pagu) du Fonds Deops
[Departamento de Ordem Política e Social],
Archives Publiques de l’État de São Paulo ;
doc. publié dans l’éd. fac-similé de la revue :
São Paulo, Globo/ Imprensa Oficial, 2009, p. 53.)

Trad. A. C.




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